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Ecole à la maison, semaine 3

J’ai failli paniquer ce matin. Troisième semaine d’école à la maison. Et j’avais jusqu’à présent réussi à échapper à la mise en route de la classe le matin. Mais pas ce coup-ci. Pour Babychou, CE2, j’ai géré. « Ok, le verbe finir à l’imparfait, présent et futur, ensuite tu lis un chapitre de ton livre, les tables de multiplication posées, et tu finiras (c’est quel temps ça, haha ?) par le jogging d’écriture ». Mais alors pour Poulette, j’ai complètement flippé.

Poulette est en moyenne section. Ce matin, elle avait au programme : « bandelettes de papier », « formes géométriques », « défi fleur » et « faire des mots ». J’ai probablement commencé par le plus dur : les « formes géométriques » (j’ai toujours été nulle en maths). En plus je me suis emmêlé les pinceaux entre les lettres et les formes géométriques. J’ai cru qu’il fallait faire des lettres avec des bandelettes de papier. Poulette a voulu commencer par écrire son prénom. Or, il commence par la lettre G. Et comment faire un G avec une bandelette de papier : COMMENT ? Spoiler : sans colle ni scotch, c’est impossible. Et j’ai bien mis un quart d’heure (vraiment) à comprendre mon erreur.

Gravité de la situation

J’ai quand même essayé. J’avais deux enfants devant moi, une autre dans les bras (qui braillait, ce qui ne contribue pas à la sérénité), qui assistaient à l’humiliation de leur mère, incapable de faire des lettres avec des bandelettes de papier. « On doit bien pouvoir écrire Léon, mais comment faire le O ?? » Babychou m’a gentiment soufflé : « peut-être que tu peux commencer par une autre activité en attendant que Papa ait fini de travailler ? » « Mais si c’est la consigne, je dois quand même pouvoir y arriver ? » « C’est pas grave Maman », a tenté de rassurer Poulette, l’air désolé pour sa pauvre mère. « Gaploupuvitu », a renchéri Pitchoune qui a cessé d’un coup de brailler, éprouvant sans doute la gravité de la situation.

« Non, c’est pas possible, je dois quand même y arriver. » J’ai donc fait ce que tous les profs répètent toute la journée : bien lire la consigne. Et là, j’ai réalisé mon erreur : il fallait faire des formes géométriques avec des bandelettes de papier, et écrire des mots avec des lettres ! Forcément, l’exercice s’est avéré beaucoup plus simple à réaliser. Décidément, c’est un métier, enseignant.

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Ecrire Léon avec des lettres, c’est beaucoup plus simple

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Ceci est de la pâte à sel élaborée à partir de farine complète. Oui, c’est moche

Le 1er janvier, ma mère (ex-busy-working-girl-mom-of-3 désormais yogi-grandma) m’avait souhaité pour 2020 de la « lenteur ». J’avais haussé le yeux au ciel. Avec trois enfants à élever, un boulot qui tient à coeur, un mari à aimer, des amitiés à nourrir et une maison à tenir… De la lenteur ? Et puis quoi encore ?

Mais nous voilà, trois mois et demi plus tard. Confinés, sommés de tout ralentir. Lors de cette première semaine de confinement, entre quelques tranches de boulot, un frigo à remplir pour faire trois repas par jour, des lessives à faire tourner, des enfants à instruire et rassurer, j’ai trouvé ce rythme effréné.

D’abord parce que les journées sont moins silencieuses.

Ensuite parce que les enfants, habitués à être tout le temps occupés, nous ont sur-sollicités. Alors en plus de l’école le matin, nous avons fait plein d’activités. Et notamment, de la pâte à sel moche et des marelles. Des petites marelles, des moyennes marelles, des énormes marelles. Des dessins, des jeux de société. Ils ont regardé des documentaires, des dessins animés, joué à des jeux vidéo. Ils ont écouté des podcasts, des tas.

 

 

Seulement voilà, au moins 45 jours à ce rythme-là, je ne vais pas tenir. Mon couple ne va pas tenir. Mes enfants ne vont pas tenir (j’en profite pour signaler ici que la formidable association Les Pâtes au beurre reste ouverte, téléphoniquement parlant du moins. Et j’invite les parents au bord du craquage à les appeler).

Il va donc falloir apprendre à en faire moins tous les jours. A Babychou, 8 ans, qui a par exemple englouti en 20 secondes sa galette jambon-fromage, j’ai dû lui expliqué qu’on avait toute la journée (et même plus) pour la manger. A Babychou toujours qui, aussitôt la partie de Uno achevée, veut faire un Aventuriers du rail. A Poulette, 5 ans, qui veut faire plusieurs gâteaux par jour (on en est à 3 depuis le début du confinement), qu’on va en faire moins. Pour Pitchoune, 16 mois, c’est plus compliqué. Bizarrement, elle ne gère pas très bien la frustration. Il va falloir qu’on apprenne tous.

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