WhatsApp Image 2020-03-30 at 14.18.06

Ecole à la maison, semaine 3

J’ai failli paniquer ce matin. Troisième semaine d’école à la maison. Et j’avais jusqu’à présent réussi à échapper à la mise en route de la classe le matin. Mais pas ce coup-ci. Pour Babychou, CE2, j’ai géré. « Ok, le verbe finir à l’imparfait, présent et futur, ensuite tu lis un chapitre de ton livre, les tables de multiplication posées, et tu finiras (c’est quel temps ça, haha ?) par le jogging d’écriture ». Mais alors pour Poulette, j’ai complètement flippé.

Poulette est en moyenne section. Ce matin, elle avait au programme : « bandelettes de papier », « formes géométriques », « défi fleur » et « faire des mots ». J’ai probablement commencé par le plus dur : les « formes géométriques » (j’ai toujours été nulle en maths). En plus je me suis emmêlé les pinceaux entre les lettres et les formes géométriques. J’ai cru qu’il fallait faire des lettres avec des bandelettes de papier. Poulette a voulu commencer par écrire son prénom. Or, il commence par la lettre G. Et comment faire un G avec une bandelette de papier : COMMENT ? Spoiler : sans colle ni scotch, c’est impossible. Et j’ai bien mis un quart d’heure (vraiment) à comprendre mon erreur.

Gravité de la situation

J’ai quand même essayé. J’avais deux enfants devant moi, une autre dans les bras (qui braillait, ce qui ne contribue pas à la sérénité), qui assistaient à l’humiliation de leur mère, incapable de faire des lettres avec des bandelettes de papier. « On doit bien pouvoir écrire Léon, mais comment faire le O ?? » Babychou m’a gentiment soufflé : « peut-être que tu peux commencer par une autre activité en attendant que Papa ait fini de travailler ? » « Mais si c’est la consigne, je dois quand même pouvoir y arriver ? » « C’est pas grave Maman », a tenté de rassurer Poulette, l’air désolé pour sa pauvre mère. « Gaploupuvitu », a renchéri Pitchoune qui a cessé d’un coup de brailler, éprouvant sans doute la gravité de la situation.

« Non, c’est pas possible, je dois quand même y arriver. » J’ai donc fait ce que tous les profs répètent toute la journée : bien lire la consigne. Et là, j’ai réalisé mon erreur : il fallait faire des formes géométriques avec des bandelettes de papier, et écrire des mots avec des lettres ! Forcément, l’exercice s’est avéré beaucoup plus simple à réaliser. Décidément, c’est un métier, enseignant.

WhatsApp Image 2020-03-30 at 14.18.06 (1)

Ecrire Léon avec des lettres, c’est beaucoup plus simple

7e275816-802e-4393-bb05-fbb93d0586a5

Ceci est de la pâte à sel élaborée à partir de farine complète. Oui, c’est moche

Le 1er janvier, ma mère (ex-busy-working-girl-mom-of-3 désormais yogi-grandma) m’avait souhaité pour 2020 de la « lenteur ». J’avais haussé le yeux au ciel. Avec trois enfants à élever, un boulot qui tient à coeur, un mari à aimer, des amitiés à nourrir et une maison à tenir… De la lenteur ? Et puis quoi encore ?

Mais nous voilà, trois mois et demi plus tard. Confinés, sommés de tout ralentir. Lors de cette première semaine de confinement, entre quelques tranches de boulot, un frigo à remplir pour faire trois repas par jour, des lessives à faire tourner, des enfants à instruire et rassurer, j’ai trouvé ce rythme effréné.

D’abord parce que les journées sont moins silencieuses.

Ensuite parce que les enfants, habitués à être tout le temps occupés, nous ont sur-sollicités. Alors en plus de l’école le matin, nous avons fait plein d’activités. Et notamment, de la pâte à sel moche et des marelles. Des petites marelles, des moyennes marelles, des énormes marelles. Des dessins, des jeux de société. Ils ont regardé des documentaires, des dessins animés, joué à des jeux vidéo. Ils ont écouté des podcasts, des tas.

 

 

Seulement voilà, au moins 45 jours à ce rythme-là, je ne vais pas tenir. Mon couple ne va pas tenir. Mes enfants ne vont pas tenir (j’en profite pour signaler ici que la formidable association Les Pâtes au beurre reste ouverte, téléphoniquement parlant du moins. Et j’invite les parents au bord du craquage à les appeler).

Il va donc falloir apprendre à en faire moins tous les jours. A Babychou, 8 ans, qui a par exemple englouti en 20 secondes sa galette jambon-fromage, j’ai dû lui expliqué qu’on avait toute la journée (et même plus) pour la manger. A Babychou toujours qui, aussitôt la partie de Uno achevée, veut faire un Aventuriers du rail. A Poulette, 5 ans, qui veut faire plusieurs gâteaux par jour (on en est à 3 depuis le début du confinement), qu’on va en faire moins. Pour Pitchoune, 16 mois, c’est plus compliqué. Bizarrement, elle ne gère pas très bien la frustration. Il va falloir qu’on apprenne tous.

Pendant que Nicolas Hulot démissionne, moi, je fais du poney. Enfin pas moi directement, hein, ni pendant la matinale de France Inter, mais cet été, j’ai accompagné mes enfants à une activité poney. Alors dit comme ça, c’est pas aussi bouleversant que la démission du ministre de la Transition écologique, surtout quand on sait que cette sortie arrivait après la pêche à la truite du matin et à la veille de la séance piscine. Mais pour moi, c’est un sacré événement. Parce que voilà, spoiler : je hais les poneys.

Impossible de prendre une photo pendant la séance poney

Impossible de prendre une photo pendant la séance poney

On avait pourtant bien préparé nos vacances : mer chaude, mer froide, montagne. Varié, équilibré, amusant. Pour la montagne, on avait juste pas pensé à un truc ou deux. L’an dernier, on avait fait plein de randos avec Poulette dans le sac à dos, j’avais même expérimenté le parapente, et cet été-là, les activités pêche à la truite et poney ne nous avaient même pas chatouillé l’esprit.

Cette année, Poulette a trois ans. Impossible de la mettre dans le sac à dos : elle est trop lourde, et compte tenu de ses probables hurlements, on s’est épargné une séance d’humiliation parentale. Les randos ont donc été limitées. Et je dois le confesser, limitées aussi par Bibi, vu mon « état ».

Les sorties « en famille »

Bref, une fois exclues les randos un peu sympas et les sorties en téléphérique qui-montent-trop-haut-trop-vite-en-altitude, on s’est rabattu sur les sorties chiantes « en famille ». Parmi elles : le poney. Je n’étais pas hyper enthousiaste à cette idée. Tout simplement parce que je n’aime pas les poneys. Ils me font peur. Mais j’ai pris sur moi, pour que les enfants aient droit à leur balade en poney.

Au club poney, Babychou choisit sans problème le sien, ce sera Idéfix. Pour Poulette, le choix est beaucoup plus compliqué, dans la mesure où elle aussi a peur, mais veut faire comme son frère. Après trente minutes de tergiversation (où je me mets à espérer que Poulette renoncera), elle finit par jeter son dévolu sur Pitchoune.

Appel à l’aide

Deux enfants, deux poneys, deux parents. Chéri s’occupe de Babychou et Idéfix, je prends les plus petits, les pensant plus maniables et plus dociles. Mais à peine sortis de l’enclos, Pitchoune refuse d’avancer. Je ne veux pas tirer sur le machin pour ne pas lui faire mal (c’est quand même sensé être une sortie plaisir pour tout le monde), et je ne veux pas le toucher pour ne pas attraper la toxoplasmose. Nous voilà donc, avec Poulette et Pitchoune, bloqués, moi figée, pas loin de pleurer tellement j’ai peur de l’animal. Poulette ne dit rien mais je ne la sens pas très rassurée. Devant, Chéri avance avec Babychou et Idéfix, sans se douter du drame qui se joue derrière lui. Je l’appelle à l’aide, en essayant de ne pas laisser paraître ma panique, pour ne pas effrayer Poulette. Il se retourne et me regarde, impuissant (« il ne faut surtout pas lâcher les poneys« , avait dit la dame). Une enfant de 8-9 ans vient alors à mon secours et me dit :

– Il faut lui parler, le caresser et le tenir fermement, cooooomme ça, dit-elle en caressant tendrement la crinière de l’animal avec un petit sourire attendri.

– Mais lui parler de quoi ???

Finalement, je le tire fermement (c’est tout ce que je peux faire pour lui), et nous voilà repartis.

Plus de petits pas

Dix mètres plus loin, le fourbe, voyant que la petite fille s’était éloignée, s’arrête à nouveau. Là, l’animal se met à bouger la tête de gauche à droite, j’ai peur qu’en plus de me filer la toxoplasmose, il ne me donne des coups dans le ventre. Chéri essaye de me rassurer mais je commence à paniquer. Et Chéri voit que Poulette commence à paniquer. Et les gens commencent à s’arrêter.

– Regarde-moi dans les yeux, me dit-il. Ca va aller : Idéfix est moins capricieux, on va échanger de poney.

– Mais on ne peut pas lâcher les poneys !!!

– Si, il le faut. A trois, on échange. Un, deux…

– Attends attends je ne suis pas prête !

– Si, il faut échanger, Poulette a peur, il le faut, tu peux le faire !

– Ok, ok…

Et à trois, nous avons échangé d’enfant et de canasson.

Finalement, j’ai poursuivi la balade avec Babychou et Idéfix, Babychou me rassurant, parlant et caressant Idéfix, et moi tenant la corde le plus loin possible de l’animal, et avançant aussi vite que le permettait la bête. Et je me suis dit que plus jamais je ne m’infligerai ça. Je ne peux pas faire croire à mes enfants que j’approuve les balades en poney. Faisons franchement du cheval ou des randonnées à pied, mais plus de poney, plus de petits pas.

 

 

On est pas toujours la mère qu’on aimerait être. Il y a la mère Instagram, parfaite, dont la maison est parfaite, qui s’occupe – elle – de son logis, qui aime toujours et en tous temps s’occuper de ses enfants. Et d’après ce qu’elle nous dit, même quand elle est épuisée, même si « cette fois, j’ai crié, alors que je ne crie jamais« , « c’est génial de m’occuper de mes enfants« . Et puis il y a la mère indigne, moi. Moi, m’occuper de mon logis, c’est pas mon truc, je ne vais pas chercher mes enfants tous les jours et j’en suis ravie, mais attention, hein ! J’adore mes enfants, j’adore les voir grandir, mais j’adore encore plus m’en occuper le week-end. La semaine, pour moi, c’est de la gestion, du management. Et je suis nulle à ça. J’adore m’en occuper, mais j’adore plus m’en occuper quand leur père, Chéri, est là.

Ce soir, alors que Chéri est parti « pour le travail« , j’ai imaginé deux fins de journées. Deux perceptions : la mère indigne et la mère Instagram.

Mère indigne – 16h54 : Ok, ce soir je suis zen, super zen, zen, zen, zen, zen. J’adore mes enfants, ils sont super mignons, je vais passer de bons moments avec eux en tête à tête pendant l’absence de Chéri. Ces moments-là sont précieux, il faut que j’en profite. Ca va être super. Oui, su-per.

Mère Instagram – 17h36 : Chouette, j’ai une bonne excuse pour aller chercher les enfants ! Ma babysitter doit renoncer à s’occuper de la chair de notre chair, elle doit faire un stage les lundi-mardi-mercredi-jeudi pendant le second semestre et Chéri est en déplacement. C’est l’occasion d’aller chercher Babychou à son cours d’éveil musical, pour qu’il s’éveille musicalement en cuivres. Et puis tiens, avec Poulette que je vais récupérer juste avant, nous pourrons peut-être encourager Babychou.

Mère indigne – 17h36 : Merde merde merde merde merde. Quelle connasse cette babysitter de nous planter la veille de la rentrée pour ses putain de stages les lundi-mardi-mercredi-jeudi !! Putain il FAUT que j’aille récupérer les DEUX alors qu’il PLEUT !!! Et il faut que je parte genre : dans 5 minutes !!!!

Mère Instagram – 17h37 : Ouch, il faut que je parte dans 3 minutes. Et il pleut. Mais où est le problème ? Les enfants aiment la pluie et ils sont en bottes ! Ils ne sont pas en sucre après tout !

Mère indigne – 17h37 : Ok, aller chercher Poulette, puis Babychou. Mais c’est tellement pénible cet éveil musical le mardi soir !! On aurait dû lui acheter une flûte à bec, et hop, ça fait trompette ! Alors là, je vais partir discrétos du boulot. Ni vue ni connue, je fais genre je pars en rendez-vous. Mais il pleut putain, et en plus je suis grillée !!

Mère Instagram – 18h10 : Ouf ! Poulette n’est pas dernière chez la nounou ! Elle est taquine et veut absolument son papa. Il faut dire que son papa est gaga d’elle. Elle en fait ce qu’elle veut – Ha ha ha (rire avec les cheveux qui bougent) ! Avec Maman, ce n’est pas la même affaire. « Poulette, tu mets tout de suite tes bottines en cuir, Maman et Poulette doivent aller chercher Babychou à l’éveil musical ! » Poulette s’exécute immédiatement, folle de joie à l’idée de retrouver son grand frère adoré.

Mère indigne – 18h10 : Ouf ! Poulette n’est pas dernière chez la nounou ! Sauf qu’elle refuse de venir avec moi et exige son père. « Non Poulette, ce soir, c’est Maman, et il faut y aller, sinon Babychou va rester seul dans le petit parc à côté de la salle où il fait de la musique. » Elle s’en contre-carre. Elle s’amuse à cacher son manteau, ses bottes en caoutchouc, pas en cuir, rapport au fait qu’elle ne veut aucune autre botte que celles-ci :

image1

Recommence une nouvelle fois, jusqu’à ce que, devant la nounou qui acquiesce (parce que ça devient relou et que la nounou a elle aussi envie de rentrer chez elle), je sois obligée de dire : « soit tu t’habilles seule tranquillement, soit c’est Maman, et ce sera moins tranquille. » Poulette est assez sensible à la menace. Elle finit par s’habiller.

Mère Instagram – 18h13 : Poulette est d’accord pour mettre ses bottines en cuir, à condition qu’elle les mette seule.

Mère indigne – 18h13 : Sous la menace, Poulette est d’accord pour mettre ses bottes en caoutchouc, à condition qu’elle les mette seule.

Mère Instagram – 18h17 : Poulette est d’accord pour mettre son manteau, à condition qu’elle le mette seule.

Mère indigne – 18h17 : Sous la menace, Poulette est d’accord pour mettre son manteau, à condition qu’elle le mette seule.

Mère Instagram – 18h20 : Poulette veut un dernier bisou de sa nounou. C’est tellement merveilleux ces bonnes relations.

Mère indigne – 18h20 : Poulette veut un dernier bisou de sa nounou. C’est long.

Mère Instagram – 18h23 : Poulette veut ouvrir seule la porte, et la refermer. Que c’est attendrissant cette volonté d’autonomie !

Mère indigne – 18h23 : Poulette veut ouvrir seule la porte, et la refermer. C’est long. Mais je préfère ça plutôt qu’une crise.

Mère Instagram – 18h26 : Nous allons tranquillement chercher Babychou à l’éveil musical, après tout ce n’est pas bien loin ! Et nous en profiterons pour parler de nos journées 🙂 !

Mère indigne – 18h26 : Il faut donc courir pour aller chercher Babychou, dont l’éveil musical s’achève à 18h30. Et comme Poulette n’avance pas parce qu’elle préfère « cueillir des fleurs » sur le trottoir sale (et que clairement, elle n’avance pas vite, et que clairement, il pleut, et qu’il fait nuit), je la porte et je cours. J’ai chaud, mal au bras, elle pleure. Elle pleure parce qu’elle voudrait cueillir des fleurs en suçant sa tétine. Elle se débat aussi un peu, ce qui rend le trajet assez pénible.

Mère Instagram – 18h36 : Ouf ! Le prof est en retard, les enfants n’ont pas fini. Poulette est tellement en avance sur son âge qu’elle veut absolument aller participer au cours de son frère. Avec tendresse et pédagogie, je lui explique que son heure n’est pas encore venue de s’exercer à la trompette. D’abord, elle fera du piano. Elle râle un peu parce qu’elle aurait préféré le violon mais finalement, elle sèche ses petites larmes mignonnes dans mes bras.

Mère indigne – 18h36 : Ouf ! Le prof est en retard, les enfants n’ont pas fini. Poulette a arrêté de pleurer. Elle veut rentrer dans la salle d’où sortent les mélodies. Malheureusement pour elle (et pour nous, rapport à ses pleurs), c’est impossible. La présence d’autres enfants calme sa colère. Elle est désormais sur ses gardes. Je respire. Je vois une autre maman qui allume une cigarette. Je me dis que j’en fumerais bien une. Je me souviens que j’ai arrêté. Et je me dis que la soirée va être longue.

Mère Instagram – 18h40 : Babychou sort de son cours, plein de gratitude pour tout ce qu’il a appris et, s’enquérant de son repas à venir, est ravi à l’idée de manger des légumes.

Mère indigne – 18h40 : Babychou sort de son cours, et aussitôt, voyant les autres parents avec des baguettes de pain à la main, m’en réclame. Râle parce que je n’en ai pas. Je pense un instant en demander aux autres mais je renonce et je lance, alors qu’une soupe était prête pour le dîner : « ok, qu’est-ce qui vous ferait suuuuuuper plaisir ce soir ? » « De la glaaaaaaaaace ! s’écrient en coeur Poulette et Babychou ». « Non mais avant la glace ? » « Des pâtes et du jamboooooooooooon !! » « Ok vendu. Mais vous avez intérêt à être sages, sinon, pas de glace« . Tout d’un coup, ils sont sages comme des images. La soirée se présente mieux.

La semaine dernière, j’ai cassé une boule à neige. Je sais, c’est moche. C’était le matin, il fallait s’habiller, et Poulette, qui se fout(ait) complètement de cette boule à neige rapportée de voyage par son père, voyant son frère jouer avec ce matin-là, a immédiatement réclamé son jouet. Babychou s’est évidemment pris de passion pour cette putain de boule à neige. C’était parti : une dispute matinale pour une putain de boule à neige merdique (mais le petit animal était mignon).

IMG_3646[1]

Je l’avoue ici, ma patience n’est pas ma plus grande qualité. Me voilà donc, sur les coups de 8h12, alors qu’il faut quitter la maison à 8h25, devoir gérer cet échange un peu musclé entre mes deux enfants EN PYJAMA. J’ai d’abord essayé le dialogue, pensant à ces mères qui donnent des cours de parentalité positive sur Internet (je les hais) :

« – Poulette, si tu demandes gentiment ta boule à neige à ton frère, peut-être qu’il sera d’accord pour te la rendre. »

Là, ma fille, qui connaît son frère par coeur, le regarde sans rien dire, pleurant un « MA boule à neige !!!! » Son frère râle un peu plus fort : « tu peux bien me la prêter !!!!!! » Moi : « demande gentiment à ton frère Poulette ». « MAAAAA BOUUUULE A NEEIIIIIIIIIGE » « Mais tu peux bien me la prêter !!!! » « MAAAAAAAAAAAAAAAAAA BOUUUUUUUUUUUUULE A NEIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIGE !!!!!!!!!!!!!! » Et ça continue comme ça bien 3 minutes.

Et c’est à ce moment-là que j’explose : je m’empare de l’objet du délit, et de rage, je le jette par terre. La boule se casse en mille morceaux, l’eau qui était dedans se répand sur le sol. La tour Eiffel est brisée. Un silence. Puis, mes enfants me regardent, anéantis par le spectacle de cette boule à neige éparpillée (et peut-être par la réaction de leur mère), leurs petits coeurs se serrent et ils explosent en sanglots.

Alerté par tant de pleurs, Chéri sort de la salle de bain, fait monter les enfants en larmes et je nettoie ce qu’il convient d’appeler une connerie.

Finalement on se fait tous de gros câlins, les larmes sont séchées, je préviens la nounou de ma fille que Poulette pourrait parler dans la journée de son traumatisme du matin. « Alors si elle te parle d’une boule à neige, c’est normal. Maman a eu une grosse colère ce matin. » Je réfléchis ensuite à cette grosse colère et me dis que vraiment, des fois, je suis conne. Et je pars au boulot, et en quête de DEUX boules à neige. Histoire de réparer leur traumatisme et prévenir l’avenir.

Aéroport et magasin de souvenirs

Mais oui mais sauf que si tu ne passes pas par un aéroport ou un magasin de souvenirs super moche, tu ne trouves pas de putain de boule à neige !! Personne n’achète de boule à neige ! Ca ne sert à rien une boule à neige !! J’ai profité d’un déplacement professionnel pour m’enquérir d’un quelconque magasin de souvenirs, demandé au gars de l’hôtel, à des commerçants (« ah mais ça ne se fait plus madame »), à une vendeuse qui m’a regardée comme si j’étais complètement timbrée d’acheter une boule à neige (« une quoi ?? »), rien ! Je suis rentrée bredouille !

Aujourd’hui nous sommes jeudi, je ne travaille pas. J’ai anticipé, mené mon enquête, passé des coups de fils et tadaaaaaaa ! J’ai trouvé deux fucking boules à neige !!!

IMG_3648[1]

J’offre leurs boules à neige à mes petits. Ils sont ra-vis. A peine les manteaux retirés, ils ouvrent leurs boîtes avec gourmandise. Chacun a sa boule, ils sont contents, moi aussi. Je tourne la tête pour attraper un mouchoir pour Poulette et j’entends comme un bruit de verre qui se casse mais en plus « liquide ». Babychou dénonce sa soeur, puis je l’entends dire « Non Poulette, tu as cassé ta boule, celle-là c’est MA boule ».

IMG_3651[1]

(Vu comme ça ils sont assez flippants ces lapins)

Sinon, Babychou était malade l’autre jour (décidément ça ne va pas fort pour ces enfants dans cette famille doivent se dire les services sociaux en lisant ces lignes). Je suis restée avec lui pendant deux jours. Le premier jour il était tellement cuit que j’ai pu bouquiner peinarde, mais le lendemain, il allait beaucoup mieux. Du coup on a joué au Monopoly tout l’après-midi. Oui touuuuuut l’après-midi. Et je dois l’avouer, avec joie. Ca veut dire que j’ai un peu de patience, non ?

 

Archives

Catégorie

avril 2024
L M M J V S D
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
2930